Début novembre, les tombes seront bénies lors de la Toussaint au Luxembourg – et nous penserons à nos défunts et à la mort. Qu’est-ce que deviennent nos données et nos comptes lorsque nous mourons ?
Personne n’aime pense à sa propre mort. Bien que fin octobre, à l’occasion de Halloween, les médias grouillent de morts-vivants, tels que vampires, zombies etc. – nous mourrons tous un jour. La plupart des personnes prennent des mesures de prévoyance quant à leurs biens physiques : elles rédigent un testament pour définir qui héritera quels objets. Certaines personnes organisent même leurs propres funérailles. Cependant, rares sont celles qui se préoccupent de leur héritage numérique. Que deviennent les photos numériques, textes et vidéos après ma mort ? Qui prévient les followers de mes comptes de réseaux sociaux quand je suis mort ? Que deviennent mes e-mails ?
Alors que la législation définit clairement qui hérite vos biens physiques si vous ne faites pas de testament, l’héritage numérique reste une zone grise. Ainsi, il n’est pas clair si un compte Facebook peut être hérité ou s’il est personnel et qu’il doit être supprimé ou désactive par l’exploitant. La meilleure solution est donc de prendre ses propres mesures de prévoyance.
Données
Si vous souhaitez faciliter la tâche à vos proches, triez vos données, p.ex. les photos, régulièrement et faites des sauvegardes. N’hésitez pas à sauvegarder les données les plus importantes sur une clé USB et à la confier à une personne de confiance. Si vous souhaitez utiliser le cloud et ne pas vous préoccuper des disques durs externes, n’oubliez pas les risques d’une telle sauvegarde. Vous pouvez rédiger une procuration dans laquelle vous stipulez de ce que vos données deviennent – quelles données seront à supprimer, lesquelles à archiver ?
Mots de passe
Partager les mots de passe est un risque potentiel pour la sécurité – raison pour laquelle BEE SECURE recommande de ne jamais confier vos mots de passe à une tierce personne. Reste le problème que les proches seront tout de même amenés à se connecter à l’ordinateur du défunt ou à communiquer la mort aux connaissances virtuelles sur les réseaux sociaux ? Une solution est l’utilisation d’un gestionnaire de mots de passe, tel que KeePass. Tous les comptes et leurs mots de passe y sont sauvegardés de manière cryptée – pour le décryptage, les proches n’ont besoin d’un seul mot de passe principal. Ce mot de passe peut être conservé dans un endroit sûr, p.ex. dans un coffre-fort à la banque, ou avec le testament. Une autre solution est une liste de tous les comptes et mots de passe. Mais cette solution pose également un problème de sécurité. En effet, il est compliqué de garder à jour une telle liste.
Comptes
Le plus simple est de rédiger une procuration ou un testament pour définir ce qu’il doit se passer avec vos comptes de réseaux sociaux ou de messagerie. Si vous êtes très actif sur les réseaux sociaux, vous souhaitez sûrement que vos connaissances virtuelles apprennent votre mort. Vous souhaitez éventuellement rédiger un message d’adieu, qui peut être publié après votre mort ou envoyé par e-mail. Certains fournisseurs se sont intéressés au problème des “comptes des défunts” et proposent des solutions. Ainsi, un compte Facebook peut être transformé en compte de commémoration, tel un livre de condoléances virtuel. En suivant ce lien, vous trouverez toutes les informations sur l’aménagement d’un profil Facebook en compte de commémoration. Alors que c’est aux proches de s’occuper du profil Facebook, Google propose une fonction pour ses services qui permet d’envoyer les données à une personne de confiance ou de les supprimer en cas d’inactivité prolongée. Google a appelé cette fonction “gestionnaire de compte inactif”“.
Sites Web
Si vous gérez votre propre site Web, la situation est un peu plus compliquée. Les visiteurs de votre site Web peuvent en informer vos, encore faut-il qu’ils puissent les contacter. Mais, comme la plupart des offres d’hébergement sont payantes, si vous mourez, le site Web passe hors ligne au plus tard lorsque les factures ne sont plus payées. Si vous souhaitez que votre site Web reste actif après votre mort, demandez à une personne de confiance de s’en occuper. Vous pouvez éventuellement prévoir dans votre testament une compensation financière pour la gestion de votre site Web. Vous aurez toujours la possibilité d’archiver le site Web sur archive.org.
Il est donc important de réfléchir à son héritage numérique. Vous trouverez des informations complémentaires sur le site de l’organisation allemande de la protection des consommateurs ou sur heise.de (en allemand).
Sources: heise.de; zeit.de (1) (2) (3); google; Verbraucherschutzzentrale