Chaque année, nous fêtons le 3 mai la Journée mondiale de la liberté de la presse. Depuis 1994, cette journée permet chaque année de souligner les atteintes à la liberté de la presse et de rappeler l’importance d’une presse libre et indépendante pour une démocratie. L’organisation “Reporters sans frontières” publie chaque année en avance un rapport qui analyse la situation de la liberté de la presse dans le monde entier. Cette année, le Luxembourg s’est classé à la 15e place et s’expose aux critiques notamment à cause du procès Luxleaks, à savoir la poursuite judiciaire engagée à l’encontre de whistleblowers et de journalistes. En 2013, le Grand-Duché était quatrième.
Dans de nombreux pays, le paysage médiatique est en pleine évolution. En effet, des géants de l’impression meurent et de nouveaux petits médias voient le jour un peu partout, qu’il s’agit de format Youtube, de podcasts ou de sites d’information. La liberté de la presse et d’expression légalement reconnues s’appliquent également sur Internet – cependant, force est de constater que de nombreux nouveaux médias sur Internet ne servent qu’à publier des “Fake News”, à savoir de fausses informations.
Où sont les limites de la liberté de la presse et d’expression ?
La liberté d’expression et de la presse sont un bien précieux, pour lequel il a fallu se battre sans cesse pendant le cours de l’histoire. Cependant, la liberté d’expression n’a jamais été sans limites, ce qui est parfois ignoré. Comme pour toutes nos libertés, la liberté d’expression s’arrête là où elle porte atteinte à la liberté d’une autre personne. La liberté d’expression est un droit fondamental, mais sa pratique est accompagnée “d’obligations et de responsabilités”. Raison pour laquelle il existe des limites juridiquement fixées, dont le but est de protéger les droits des autres personnes. Ainsi, l’incitation à la haine ou à la violence envers un certain groupe, p.ex. discriminé en raison de son origine, sa couleur de peau, sa situation familiale ou autre, est punie par la loi. Au Luxembourg, c’est le juge qui détermine à partir de quand les propos sont considérés comme publics (au cas par cas) – le mur Facebook n’est donc pas non plus un espace sans foi ni loi. Un tel discours de haine peut être anonymement signalé auprès de la BEE SECURE Stopline.
En revanche, les journalistes professionnels doivent se soumettre à des règles spécifiques. D’une part, ils sont particulièrement protégés par la loi. Ainsi, ils ne sont pas obligés de donner leurs sources et peuvent s’appuyer sur la protection des sources. D’autre part, ils sont dans l’obligation de donner des informations exactes et précises, tout en respectant p.ex. la présomption d’innocence, la dignité et la vie privée de la personne sur laquelle porte leur travail. Au Luxembourg, le Conseil de Presse publie un code de déontologie. Il est également possible de porter plainte contre un reportage qui enfreint ces règles.
Et les satires?
Il n’existe pas de réglementation spécifique pour les satires ou les parodies. Les mêmes limites quant à la liberté d’expression s’appliquent – les discriminations “déguisées” en satire restent punissables par la loi. On dit bien souvent que les bonnes satires vont de manière générale plutôt vers le “haut” que vers le “bas”. Mais là aussi, selon les différents cas, c’est le juge qui a le dernier mot.
Quellen: Reporter ohne Grenzen; Texte coordonné du 30 avril 2010 de la loi du 8 juin 2004 sur la liberté d’expression dans les médias; Service des médias et des communications (SMC) – Législation