Nous connaissons tous la meilleure façon de passer (trop ?) de temps sur Internet – la distraction est partout, qu’il s’agisse de Facebook, de Buzzfeed ou d’un magazine en ligne. Les annonceurs le savent aussi. Mais ils savent également que beaucoup de gens utilisent aujourd’hui ce que l’on appelle les Adblockers (bloqueurs de publicités). Ce sont des extensions dans les navigateurs qui reconnaissent et cachent la publicité. Les bannières publicitaires et les pop-ups sont donc devenues assez rares ces derniers temps, au profit d’une autre forme de publicité qui peut mieux se cacher.
Des publicités « cachées » ?
À première vue, la publicité native ressemble à n’importe quel autre message sur la plate-forme, qu’il s’agisse d’un tweet, d’un post sur Facebook ou d’un article dans un magazine en ligne. L’ajout “natif” signifie que le contenu n’est pas superposé à la plate-forme originale avec un script, mais fait partie de l’application. La publicité est intégrée dans le code du site web et sait donc comment déjouer à la fois l’internaute et certains Adblockers.
Le problème est évident : si je ne peux plus distinguer clairement la publicité du contenu éditorial ou privé, je rencontre la publicité sans méfiance. Si j’apprends rétrospectivement que c’est de la publicité, je rencontrerai à l’avenir tout autre contenu avec plus de méfiance.
Reconnaître ce genre de publicité – mais comment ?
L’obligation de marquer la publicité existe pour toutes les formes de publicités en ligne, dont la publicité native, mais elle est souvent sapée. Par exemple, sur Facebook, la mention « message sponsorisé » est généralement en gris clair, en petits caractères, sous le titre, à côté de l’heure, de sorte à ce qu’elle soit facilement négligée. Les magazines en ligne choisissent généralement de mettre un petit encart tout à la fin de l’article dans lequel ils soulignent que celui-ci est sponsorisé et contient de la publicité – sachant pertinemment que la plupart des articles cliqués ne sont jamais lus jusqu’à la fin.
Une difficulté supplémentaire : le contenu généré par l’utilisateur qui contient de la publicité. Par exemple, les influenceurs d’Instagram qui font de la publicité pour des produits et ne font souvent référence au caractère publicitaire de la photo qu’avec un « #ad », caché entre 20 hashtags supplémentaires. Même si les opérateurs prennent des mesures contre elles, il est difficile de filtrer les millions de contributions qui sont produites quotidiennement dans ces réseaux sociaux, car une politique de suppression trop rigide entraînerait inévitablement une accusation de censure.
Deux études récemment publiées sont plutôt préoccupantes : en effet, près de la moitié à deux tiers des utilisateurs n’ont pas été en mesure de distinguer le contenu publicitaire du contenu éditorial dans divers tests malgré l’étiquetage. Selon les chercheurs, deux facteurs peuvent contribuer à augmenter de façon significative le taux de détection :
- d’une part, une identification forte et clairement visible avec le logo de la marque de l’annonceur,
- d’autre part, les utilisateurs déjà familiarisés avec le concept peuvent identifier la publicité plus facilement.
Ce devrait être l’occasion d’attirer l’attention des jeunes, en particulier, sur la vérification du contenu rencontré et de son caractère publicitaire ou non.
BEE SECURE recommande :
- Parents, tuteurs et encadrants devraient éduquer leurs enfants et leurs jeunes à la reconnaissance de ce type de publicité et les avertir de garder un esprit critique face à ce qu’ils peuvent lire sur Internet.
- Utiliser des AdBlockers qui reconnaissent la publicité native.
- Faire attention aux marquages tels que ” Sponsorisé ” ou ” Partenaire rémunéré ” et aux logos de marques pour chaque contribution.
Sources : Gruenderszene.de, Mysdm.ch, Heise.de